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Grève du milieu communautaire

La grève

Pourquoi?

La grève n’est pas le moyen de pression privilégié des organismes communautaires. Cependant, elle s’inscrit dans un processus de gradation des moyens de pression, nécessaire lorsque l’on milite pour la transformation sociale. Depuis trois ans, le communautaire a osé la grève à plusieurs reprises. Ceux-ci ont commencés par fermer leurs portes pendant 225 minutes en 2014. Puis 850 organisations syndicales, étudiantes et communautaires ont déclenchés un premier mouvement de grève contre les mesures d’austérité du gouvernement Couillars le 1er mai 2015. Quelques mois plus tard, les 2 et 3 novembre, 1413 organismes ont de nouveau grèvé ou interrompu leurs activités régulières à l’appel des campagnes Les DROITS, ça se défend et Je tiens à ma communauté – je soutiens le communautaire. Un an plus tard, les 8 et 9 novembre 2016, le mouvement communautaire a réitéré, cette fois sous la bannière d’une campagne unitaire  Engagez-vous pour le communautaire.

Une ou deux journées de grève chaque année n’ont pas été suffisantes pour régler le sous-financement et le manque de reconnaissance qui minent le mouvement communautaire, ni pour mettre fin aux mesures d’austérité. C’est pourquoi un véritable mouvement de grève du milieu communautaire semble devenir une nécessité pour qu’un rapport de force réel se bâtisse face au gouvernement. 

pourquoi faut-il parler de

Lutte du communautaire et austérité

Le milieu communautaire fait partie intégrante du modèle social québécois, au même titre que les services publics et les programmes sociaux. Il est un des moyens collectifs que nous avons choisis pour améliorer nos conditions de vie, de travail, d’étude, etc. Un gouvernement néolibéral n’a aucune raison de mieux nous financer. D’abord parce que nous sommes autonomes et résistons à une vision utilitariste du communautaire qui servirait à pallier le désengagement de l’État. Aussi, parce que nous sommes passés maîtres dans l’art de faire plus avec moins. Enfin, parce que le gouvernement fait le choix idéologique de se retirer des protections sociales en coupant systématiquement les services publics et les programmes sociaux et en maintenant le sous-financement des organismes communautaires. Ainsi, pour obtenir des gains, c’est un renversement idéologique que nous devons provoquer afin de remettre les protections sociales au coeur des priorités gouvernementales.

Pourquoi faire la grève?

 

La nouvelle phase d’austérité budgétaire amorcée par le gouvernement Couillard représente une menace majeure pour les droits et les conditions de vie et de travail d’une grande partie de la population. Elle représente également une menace majeure pour la survie des groupes de défense collective des droits et de l’ACA. Dans un contexte où l’État a mis fin au dialogue avec les groupes sociaux, et face à l’urgence de réagir afin d’empêcher le démantèlement de notre filet social, la grève devient un moyen à envisager pour faire avancer nos luttes.

La grève n’est pas un but en soi. C’est un moyen de pression qui s’inscrit dans une escalade des moyens de pressions visant à bâtir un rapport de force face à l’État. L’objectif étant de perturber l’ordre social et de déranger les activités de plusieurs secteurs de la société afin d’obliger le gouvernement à reculer sur ses politiques d’austérités et d’entamer de bonne foi des négociations en lien avec les revendications des différents secteurs.

Mentionnons que nous sommes loin de partir de zéro dans l’escalade des moyens de pression pour la lutte contre les politiques néolibérales. Pensons, par exemple, à la création de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics en 2010, avec qui nous avons mené collectivement des actions significatives contre l’austérité et les orientations néolibérales jusqu’à tout récemment avec la mobilisation du 31 octobre 2015 contre l’austérité.

Plusieurs raisons, seules ou en combinaison, peuvent amener votre groupe à déclencher une grève, comme par exemple :

  • Une augmentation du financement à la mission globale de tous les organismes d’action communautaire autonome, incluant l’indexation annuelle des subventions pour suivre l’augmentation des coûts de fonctionnement.
  • La reconnaissance de l’action communautaire autonome comme moteur de progrès social.
  • Le respect de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire, notamment en regard de l’autonomie.
  • Un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux.

Pourquoi faire la grève maintenant?

 

Le MÉPACQ pense qu’actuellement plusieurs conditions favorables sont réunies pour bâtir un mouvement de grève générale ayant comme objectif de mettre un terme au sous-financement chronique du mouvement communautaire.

– Les politiques d’austérité soulèvent la grogne des acteurs des plusieurs milieux de la société. Cette colère s’élargit, touche de plus en plus de monde et s’étend maintenant bien au-delà du milieu des groupes sociaux;

– La période pré-électorale, en vue des élections provinciales de 2018 constitue un terrain fertile à l’atteinte de nos objectifs;

– Les groupes communautaires sont de plus en plus prêts à envisager ce genre de moyen de pression;

– Le gouvernement libéral s’affaiblit et sa cote de popularité baisse de plus en plus dans les sondages.

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