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Lutte à la pauvreté et aux préjugés

faits et statistiques

pauvreté?

définition

mesure de la pauvreté

Au Canada, on définit la pauvreté selon la mesure du panier de consommation (MPC), c’est à dire un seuil sous lequel on se trouve en déficit humain où l’on manque des dollars vitaux pour couvrir ces besoins de base (alimentation, vêtements, logement, transport et divers (téléphone, produits d’hygiène, loisirs, frais scolaires, etc).

Ce seuil se situait à 18 000$ pour une personne seul et à 36 000$ pour une famille de quatre en 2018. Selon cette définition, 800 000 Québécois auraient un revenu inférieur à ce seuil. Avec l’aide sociale (8 028$), les prestataires sont très loin d’atteindre ce seuil et les personnes gagnant le salaire minimun y arrivent à peine (20 000$).

Or, la mesure du MPC sert souvent de balise d’entrée (+/-) pour avoir accàs à certains services comme les banques alimentaires. ..

Une personne ou une famille qui ne parvient pas qu’à satisfaire ses besoins de base, est-elle nécessairement sortie de la pauvreté?! 

Un obstacle à la sortie de la pauvreté

Les préjugés

Selon une étude, « La condition sociale est le motif le plus susceptible d’entraîner une forme ou une autre de discrimination », indique la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec. « C’est du moins le motif le plus associé à une forme d’intolérance ou de méfiance sociale. »

Un préjugé est un jugement porté d’avance. C’est une opinion facilement construite (à partir de sa famille, de son entourage ou de ses impressions) mais difficilement modifiable. Un jugement préconçu a priori et non fondé.

Moyens mis en place pour

Lutter contre la pauvreté

Le Programme d’aide sociale s’adresse à une ou un adulte seul ou aux familles qui ne présentent pas de contraintes sévères à l’emploi ou celles qui ont des contraintes temporaires. Ce programme permet de recevoir une aide financière Il encourage les personnes à exercer des activités favorisant leur intégration en emploi ou leur participation sociale. La somme allouée varie selon la composition de la famille et d’autres critères.

Aide sociale (montant mensuels)


– Un adulte sans contraintes 669 $ (rénumération permise sans réduction 200 $)
– Avec contraintes temporaires 805 $ (rénumération permise sans réduction 200 $)
– Deux adultes sans contraintes : 1 022 $ (rénumération permise sans réduction: 300 $)
– Deux adultes avec contraintes temporaires 1 257 $ (rénumération permise sans réduction 300 $)
– Deux adultes dans des situations différentes, soit un sans contraintes et un avec contraintes temporaires : 1 320$ (rénumération permise sans réduction 300 $)

 

(Informations sujettes à changement, mise à jour à venir)

Le Programme de solidarité sociale s’adresse à une ou un adulte seul ou aux familles dont une ou des personnes adultes présentent des contraintes sévères à l’emploi. Ce programme permet de recevoir une aide financière et favorise l’intégration et la participation sociale. La somme allouée varie selon la composition de la famille et d’autres critères, comme par exemple le type d’hébergement, les revenus ou les biens. 

Solidarité sociale (montants mensuels)

 

Un adulte: 1 061$ – 1123$ (+66 mois) 200$ revenus d’emplois
Deux adultes: 1 561 $ – 1 593$ 300$ revenus d’emplois

(Informations sujettes à changement, mise à jour à venir)

Plan de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale

Le mémoire deposé en 2016 de la Table d’action contre la pauvreté de l’Abitibi-Témiscamingue (TACPAT) propose des solutions très concrètes, notamment :

consentir aux personnes recevant des prestations d’aide sociale, de travailler en fonction de leur capacité, et ce jusqu’à l’atteinte d’un revenu équivalent à la mesure du panier de consommation (MPC) , soit 17 246$ (2013), et ce sans réduire les prestations d’aide sociale.

Un obstacle à la sortie de la pauvreté

Qu’est-ce que l’aide de dernier recours?

En 1969, sous le gouvernement d’Union nationale de Jean-Jacques Bertrand une première loi portant sur l’aide sociale est adoptée, reconnaissant ainsi la responsabilité de l’État à l’égard de la satisfaction des besoins de base de la population du Québec (logement, nourriture, vêtement, besoins personnels et domestiques). Bien que cet engagement s’avérait être une avancée dans la reconnaissance des droits humains universels, déjà on appliquait des discriminations sur la base de l’âge des demandeurs. Comme s’il était impossible pour une personnes de moins de 30 ans d’avoir des difficultés à intégrer le compétitif marché de l’emploi. L’actuel projet de Loi 70 (adopté en novembre 2016) du gouvernement fédéral entretien et encourage ce préjugé tenace.

En 1969, la prestation était de 217$/mois pour une personne de plus de 30 ans. Si ce montant avait été indexé elle équivalerait à 1300$/mois, soit le minimum pour survivre aujourd’hui! Au regard du budget mensuel minimal d’une personne seule il est clair que le gouvernement porte atteinte aux droits et aux besoins fondamentaux des bénéficiaires de l’aide sociale. Un manque à gagner de 535$/mois! Quelles dépenses couperiez-vous? Loisirs, soins personnels, assurances, nourriture, tout y passe!

PETITES HISTOIRES DES ATTAQUES AU PROGRAMME D’AIDE SOCIALE

historique des modifications

  • 1973 : Coupure dans les besoins spéciaux : literie, achat et réparation de mobilier, installation et réparation d’un système de chauffage;
  • 1974 : Le gouvernement prend la décision de plafonner l’aide sociale à un niveau inférieur à 50% du salaire minimum;
  • 1979 : Instauration de 3 programmes d’aide à l’emploi;
  • 1981 : Coupure de l’aide de dernier recours si la personne à une dette envers cette aide;
  • 1982 : Projet de loi 30 qui met en place des enquêteurs spéciaux;
  • 1984 : Programme de relance au travail sous l’idéologie du WorkFare;
  • 1989 : Projet de loi 37 portant sur la sécurité du revenu, amenant un abaissement drastique de l’aide de derniers recours;
  • 1995 : Abolition du Régime d’assistance publique du Canada (RAPC);
  • 1997 : Loi 144 (prestations familiales);
  • 1999 : Loi sur le soutien du revenu et favorisant l’emploi et la solidarité sociale;
  • 2004 : Augmentation des critères d’admissibilité à l’aide de dernier recours;
  • 2005 : Clause Tanguay occasionnant une coupure de 100$ pour les prestataires vivant avec leurs parents
  • 2016 : Adoption du Projet de Loi 70

Pour un historique du droit à l’aide social au Québec, consultez le document du Front commun des personnes assistées sociale du Québec (FCPASQ) >>

Un obstacle à la sortie de la pauvreté

Hypocrisie gouvernementale

Pendant que le gouvernement Couillard consulte sur les suites à donner à la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, il coupe 50 millions dans les programmes d’aide sociale et propose le projet de loi 70 qui attise les préjugés et mise sur des mesures punitives pour inciter les gens à travailler, ce qui va à l’encontre des droits et de la dignité humaine.

Lire le communiqué du MÉPACQ portant sur l’hypocrisie du gouvernement libéral >>

Pour avoir un portrait d’ensemble de lutte à la pauvreté au Québec, pour mieux en comprendre ses causes et identifier les dérives d’un système basé sur le mérite et le rendement, lire l’outil du MÉPACQ : « Pour une véritable stratégie de lutte à la pauvreté ».

Il est grand temps que le gouvernement cesse de s’acharner sur les personnes les plus vulnérables de la société. Plusieurs pistes de solutions progressistes se présentent à lui, dont le déploiement notamment du REVENU SOCIAL UNIVERSEL GARANTI qui permettrait, si l’on préserve bien sûr les autres programmes sociaux, d’assurer la dignité de toutes et tous!

Pour pousser la réflexion à ce sujet :

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